Nous poursuivons le questionnaire de l’été, qui interroge quelques auteurs de Plaisir de Lire sur leurs habitudes d’écriture, avec Annik Mahaim.
Écrivaine, animatrice d’ateliers d’écriture, journaliste radio, Annik Mahaim est diplômée en histoire. Au début des années 1980, parallèlement à ses recherches sur la condition de la femme, elle écrit des textes courts et des poèmes, mais c’est finalement le genre de roman qui va s’imposer. Avec Ce que racontent les cannes à sucre, un inoubliable voyage à l’île Maurice, entre présent et passé, Annik Mahaim signe son sixième ouvrage de fiction.
1) Parlez-nous de vos habitudes d’écriture. À quel(s) moment(s) de la journée écrivez-vous ? Combien de temps par jour (ou par nuit) y consacrez-vous ? Ecrivez-vous tous les jours où avez-vous des périodes (de la semaine, du mois, de l’année) plus propices que d’autres à cette activité ?
Quand j’ai le temps ! L’écrivain-e n’a quasi jamais la possibilité de gagner sa vie avec ses livres. Donc les priorités sont : travail rénumérateur, auquel il faut ajouter tout ce qui relève de la vie quotidienne, sans parler des enfants, ceci particulièrement quand on est une femme. Donc : temps volé, une matinée quand c’est possible, un bout d’après-midi après avoir fait tout le reste, un week-end ou une semaine par-ci par-là. Grosse dispersion et difficulté d’avancer, donc.
2) Ecrivez-vous à la main ou sur un ordinateur, ou une combinaison des deux ?
Toujours sur ordinateur, mais plans, idées en vrac, notes de voyage parfois à la main (feuilles volantes ou petit carnet, que j’ai toujours sur moi dans le cas où une idée surviendrait.) Par contre, quand j’ai fini une nouvelle ou un chapitre, j’imprime pour me relire et corrige en marge à la main, avant de reporter les modifications sur l’ordinateur. J’ai aussi un mini-ordinateur portable « de vacances » qui pèse moins d’un kilo…
3) Henri Troyat écrivait debout, Gustave Flaubert déclamait ses textes, Amélie Nothomb avale un demi-litre de thé noir pour se mettre « en transe » avant d’écrire. Avez-vous, comme eux, des habitudes un peu excentriques liées à votre activité d’écrivain ?
Tendance à ranger la pièce avant d’écrire… M’allonger sur mon canapé à la recherche d’idées… Aller marcher un moment en cas de panne… Au pire, laisser reposer le texte, le temps que mon inconscient ait élaboré la chose… J’utilise parfois des techniques d’autohypnose, la diffusion d’huiles essentielles ou de certains morceaux de musique (en boucle) pour susciter l’inspiration. Surtout, faire relire à des ami-e-s qualifié-e-s quand le texte est très avancé, pour avoir un « regard extérieur et critique ».