Valaisanne de cœur et de sang, Gwénaëlle Kempter est née en 1974 à Lausanne. Ses récits se déroulent souvent dans les hautes vallées valaisannes ou dans une nature sauvage qui révèle l’homme à lui-même. Elle est l’auteure du Maître-Loup, un thriller écologique qui se déroule dans une ambiance d’ère glaciaire post-apocalyptique, et de Dust paru au mois de juin 2012, l’histoire d’un cowboy du Montana qui se sent plus à l’aise en compagnie des chevaux et des chiens qu’avec ses semblables humains…
1) Parlez-nous de vos habitudes d’écriture. À quel(s) moment(s) de la journée écrivez-vous ? Combien de temps par jour (ou par nuit) y consacrez-vous ? Ecrivez-vous tous les jours où avez-vous des périodes (de la semaine, du mois, de l’année) plus propices que d’autres à cette activité ?
J’écris quand j’ai du temps, sans aucune planification. Mais c’est surtout l’après-midi et le soir que je le fais. Il m’arrive d’avoir d’insupportables périodes de creux au cours desquelles je suis invivable. Quand je suis dans une phase créatrice, j’écris tous les jours et je pourrais passer des nuits entières à savourer la création d’une histoire sous la bille de mon stylo. C’est un besoin, une nécessité vitale. Certains jours, je ne peux grappiller que quelques minutes, tandis que d’autres, j’écris pendant des heures et cela ressemble à une vague rugissante. J’aime les longues sessions d’écriture, car elles me permettent de plonger dans l’intimité des personnages et de bien les appréhender. Ce sont des moments particulièrement jouissifs. Je m’enferme dans une bulle et les problèmes du monde paraissent alors très lointains.
2) Ecrivez-vous à la main ou sur un ordinateur, ou une combinaison des deux ?
Je commence toujours par écrire la première mouture au stylo. J’ai essayé une fois directement sur l’ordinateur, mais j’ai eu l’impression de perdre le contact avec les personnages. Une fois le récit écrit, je le dactylographie, généralement très vite. Puis je passe à ce que j’appelle le peaufinage : corrections, remaniement du texte… C’est aussi un très bon moment.
3) Henri Troyat écrivait debout, Gustave Flaubert déclamait ses textes, Amélie Nothomb avale un demi-litre de thé noir pour se mettre « en transe » avant d’écrire. Avez-vous, comme eux, des habitudes un peu excentriques liées à votre activité d’écrivain ?
Non, il ne me semble pas. Mais comme il paraît que tous les artistes sont plus ou moins fêlés… 😉 J’aime écouter de la musique, car elle stimule l’imagination. Il s’agit le plus souvent de musiques de films (Hans Zimmer, Ennio Morricone, Nick Cave & Warren Ellis, Howard Shore, James Horner) ; sans paroles, elle me permet de mieux me concentrer sur le texte. Il m’arrive d’écouter également Bruce Springsteen. Mais il n’y a rien d’excentrique à cela.