Histoire du soldat

Auteur: RAMUZ, Charles Ferdinand
ISBN: 9782883871052
Date de parution: 01/09/2018

Histoire du soldat

8,00 CHF15,00 CHF
UGS : ND Catégorie :

Description

Un soldat revient de guerre, et se distrait en jouant du violon. Lorsqu’il rencontre le Diable dans la personne d’un vieillard, sa destinée bascule. Que choisir: la richesse, l’âme, le pouvoir, l’art? Son violon devient un symbole de l’âme et une monnaie d’échange pour accéder à la richesse ou encore à l’amour, quand la princesse tombe malade et que le roi la promet en mariage à celui qui saura la guérir.

Après de multiples rencontres avec le Diable, le soldat saura-t-il résister au désir de liberté et d’inconnu et se garder de tomber du côté des ténèbres ? Cette histoire emprunte au mythe de Faust où, comme dans la légende d’Orphée, la musique a droit de vie ou de mort.

L’Histoire du soldat, issue d’un conte populaire russe, est publiée à l’occasion du centenaire de l’œuvre écrite par Ramuz et mise en musique par Stravinsky.

Cet ouvrage comprend une seconde partie composée d’un appareil critique écrit par Georges Schürch, Alain Rochat et Philippe Girard.

K4N41W Igor Stravinsky with Ramuz in Lavaux, 1928. Russian composer, 1882-1971.

Avis

  1. Fattorius

    Faut-il encore s’attarder sur le texte lui-même? Le relire, c’est se souvenir qu’on a affaire à une légende russe, remaniée à la manière vaudoise, avec un soldat qui sait très bien jouer aux cartes et erre “entre Denges et Denézy”. Le soldat est naïf, le diable veille, troque son violon contre un livre. Séduction du monde des livres ou certitude de la musique qu’on joue soi-même? C’est le violon qui s’avère salvateur, le livre n’étant qu’un leurre diabolique. Charles-Ferdinand Ramuz ne saurait en disconvenir: clairement œuvre de poète, beau même sans musique, son livret lui-même n’est cependant autre chose qu’une musique des mots. Comme toute son oeuvre. Une oeuvre qui enthousiasme encore aujourd’hui, soit dit en passant, preuve en est le fort célinien et nouveau Suisse Marc-Edouard Nabe…

    Perfectionniste, Charles-Ferdinand Ramuz n’a eu de cesse de revenir sur le livret de l'”Histoire du soldat”, produisant de très longs brouillons, puis réécrivant certains aspects même bien après la première de l’œuvre, donnée au Théâtre municipal de Lausanne le 28 septembre 1918 – une première sans lendemain immédiat, la grippe espagnole étant passée par là. Les éditions Plaisir de Lire, dépositaires bien connues du trésor littéraire de Ramuz (ce qu’elles ne manquent pas de rappeler au fil des notes de bas de page), ont choisi de publier cette année la dernière version de Ramuz, modifiée en 1946. On assume qu’elle diffère de celle utilisée par les éditeurs musicaux!

    Ces questions de coulisses sont précisément abordées dans les postfaces de l’édition “du centenaire” du livret. Il y en a trois, pas moins, signées de trois spécialistes distincts, ce qui n’est pas une mauvaise idée après tout. Le lecteur “grand public” curieux, celui qui se précipite sur les notices explicatives des CD classiques pour affûter sa culture de mélomane, saluera le texte généraliste évocateur de la genèse de l’œuvre, signé de l’enseignant et conférencier Georges Schürch: avec un style enlevé, il évoque le contexte de la composition, qui fait intervenir l’artiste René Auberjonois, homme des décors, en plus de Charles-Ferdinand Ramuz et d’Igor Stravinski (régulièrement écrit “Stravinsky” dans cette édition, sans explication quant à ce choix orthographique). Georges Schürch fait aussi, et c’est à relever, une intéressante synthèse de la réception de la pièce après sa création, sur la base de la presse de l’époque: si le jeu des acteurs est salué par la critique, celle-ci se montre plus réservée pour ce qui concerne la musique: c’est du Stravinski, et en plus, du Stravinski que l’on n’attend pas.

    Empruntées à des ouvrages antérieurs, les contributions d’Alain Rochat et de Philippe Girard conservent tout leur intérêt. L’écrivain Alain Rochat, en particulier, dessine précisément l’activité de Charles-Ferdinand Ramuz, écrivain hyperactif qu’il présente comme le “manager culturel” extrêmement mobilisé de l'”Histoire du soldat”: il semble écrire d’une main et solliciter des soutiens de l’autre, dans un égal souci de qualité. Quant à l’homme de théâtre Philippe Girard, il décrit tout ce qu’Igor Stravinski a de singulier en son temps, qui oscille entre la tentation de la musique dodécaphonique à la Schönberg et la nostalgie du romantisme. Et il rappelle avec force le côté atypique qu’a aujourd’hui encore l'”Histoire du soldat”, composition unique dans l’histoire des œuvres scéniques.

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Extrait du commentaire de Georges Schürch, conférencier de l'opéra de Lausanne.

Si l’Histoire du soldat n’a connu qu’une seule représentation lors de sa création, alors que plusieurs étaient prévues (mais la grippe espagnole en a décidé autrement), elle s’est bien rattrapée depuis et il serait difficile aujourd’hui d’en recenser toutes les réalisations chaque année de par le monde ! C’est que l’œuvre centenaire conserve toute sa fraîcheur et toute son actualité : qui n’a jamais été confronté au dilemme éthique qu’elle pose ? Qui n’a jamais eu la tentation ou la crainte de confondre la proie et l’ombre ? Car c’est bien de cela qu’il s’agit : le soldat ne se contente pas du violon qu’il possède et l’abandonne pour convoiter finalement sans succès ce qu’il croyait être mieux. bonjour, Dr Faust !

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