
AU RYTHME DES OISEAUX , ENTRETIEN AVEC L’ AUTEURE SYLVIE BARBALAT
Plaisir de Lire : Au rythme des oiseaux raconte la rencontre de deux êtres, une femme et un homme, Chloé et Daoud, dans notre histoire contemporaine chahutée et complexe. Comment êtes-vous arrivée jusqu’à eux?
Sylvie Barbalat: Les SDF et les réfugiés représentent deux catégories de personnes que notre société met à l’écart. J’ai eu l’occasion de discuter aussi bien avec les uns qu’avec les autres, ce qui m’a permis de faire la connaissance de personnalités très diverses et pour la plupart très attachantes. J’ai ainsi eu l’idée de mettre en présence dans Au rythme des oiseaux deux jeunes a priori très différents, réunis toutefois par l’exclusion.

Plaisir de Lire: Avez-vous rencontré Chloé et Daoud dans la vraie vie?
Sylvie Barbalat: Non. Ils sont purement fictifs. Je me suis toutefois basée sur les témoignages que j’ai recueillis pour les rendre crédibles.
Plaisir de Lire : Daoud a une vraie envie de s’intégrer. Il veut retrouver une place dans la société et dans son nouveau pays d’accueil. Au contraire Chloé semble vouloir toujours fuir notre monde pour se retrouver elle-même. Sont-ils tous deux représentatifs selon vous d’une certaine jeunesse, où seuls les enfants dits de pays riches ont envie de vélo et de retour à la ferme quand ceux des cités surpeuplées d’Afrique ou d’Asie rêvent de voitures et d’accès aux technologies les plus modernes?
Sylvie Barbalat : Non. La révolte devant l’injustice n’est pas liée à une culture ou une autre. Chloé s’auto-exclut d’une société qu’elle juge inique et préfère vivre très frugalement plutôt que de “devenir le rouage d’une machine qui broie les gens”. Daoud s’est opposé à la dictature dans son pays, ce qui lui a valu l’emprisonnement, la torture et pour finir, l’exil. Ils paient tous les deux le prix de leur refus de la compromission.
Plaisir de Lire: Sylvie, êtes-vous plutôt Daoud ou Chloé?
Sylvie Barbalat : Ni l’un, ni l’autre. En écrivant des romans, j’apprécie l’évasion et la chance de me glisser dans la peau de personnes que je ne suis pas.