Un été de trop – Extrait

Un été de trop – Extrait

Un été de trop – Extrait

Août

Journal intime

Cette fois c’est la fin. J’ai la gorge nouée. Il n’était pas là, j’aurais dû m’en douter. Je suis soulagée de ne pas avoir dû lui dire adieu. Mais j’aurais tout de même voulu le serrer une dernière fois dans mes bras. Je me contredis, je ne sais plus.

Il veut certainement m’oublier le plus vite possible pour reprendre le cours d’une vie normale, avec sa femme chérie et ses enfants. Il redoublera de tendresse, après avoir réalisé qu’il aurait pu tout perdre à cause d’une bêtise de quelques semaines. Il se rappellera de moi comme d’un bon souvenir, comme d’une parenthèse qui a pimenté son quotidien.

Au fond de moi, je sais que j’exagère. Je sais que ce qui nous est arrivé n’était pas banal. Rien à voir avec le scénario d’un vaudeville.

Maintenant il faut oublier. Laisser tout ça derrière. Accepter ce que je savais depuis le début: que c’était éphémère. Je change de pays. Lavage de cerveau, vidange du cœur pour repartir à zéro.

Si seulement c’était possible.

À dix-sept ans, c’est trop tôt pour gérer autant d’émotions. Trop tôt pour toute cette histoire de toute façon.

Je ne retrouverai jamais un sentiment aussi fort. C’est impossible.

Je dois oublier. Je dis Adieu à cette famille, à cette ville et à Lola. Je ne veux plus entendre ce nom de la bouche d’un autre homme.

Lola est restée sur le quai et moi je suis montée dans le train. Nous n’avions pas le droit. Nous avons trahi ceux qui nous faisaient confiance.

Et sa femme est là aujourd’hui, à me dire que je vais lui manquer, à me remercier de ma gentillesse, des larmes dans les yeux.

J’ai honte. J’ai mal. Je ne reviendrai jamais.

 

 

Quelques mois plus tard, à Offenburg, ville contiguë à Strasbourg, en Allemagne

– Il faut qu’on parle.
Pourquoi fallait-il qu’Andrea utilise la seule phrase que le monde entier appréhende. C’était dimanche matin, les enfants regardaient la télé au rez-de-chaussée. Elle ferma la porte. Markus était allongé dans leur lit, les avant-bras repliés sous la nuque, les cheveux en bataille et la barbe négligée. Il ne disait rien. Il attendait qu’elle crève l’abcès.

– Qu’est-ce que tu as depuis quelque temps ? demanda-t-elle doucement en s’asseyant à côté de lui. Tu as changé. Tu as maigri. Tu n’as plus envie de rien. Ni de moi… Tu me touches à peine. Et cela depuis la n de l’été. Je pensais que ce n’était qu’un passage à vide, mais les mois passent et cela n’évolue pas.

Il restait muet. Il était las. Tellement las. Las de vivre avec cette boule à l’estomac et ce poids au cœur. Andrea se leva pour se donner de l’assurance. Elle irait jusqu’au bout cette fois. Jusqu’à ce qu’elle sache.

– Qu’est-ce qu’il y a, hein ? C’est l’hiver qui te déprime ? Ou c’est moi qui ai fait quelque chose? … ou qui n’en fais pas assez? Dis-moi!

Un ton d’agacement pointait dans sa voix. Pourquoi était-ce à nouveau à elle d’éclaircir les choses? Ne pouvait-il pas simplement expliquer ce qui n’allait pas? Après douze ans de mariage, il fallait encore qu’elle lui tire les vers du nez. C’était énervant à la fin!

– Quand Lola était là, tu n’étais pas comme ça.

Il ne put réprimer un tic nerveux. Elle eut un déclic. Non. Ça ne pouvait pas être la raison… Une bouffée de chaleur l’envahit. Telle la bande-annonce d’un film, des images défilèrent devant ses yeux. Lola et Markus riant, complices. Lola et Markus jouant au badminton à la piscine. Lola et Markus partant faire un long tour à moto. Le regard bienveillant de Markus posé sur Lola s’amusant avec les enfants. Lola et Markus assis côte à côte sur un banc. Des événements qui lui avaient paru anodins sur le moment lui tournaient maintenant dans la tête.

Andrea prit appui des deux mains sur le bureau pour ne pas chanceler. Si ce qui lui venait en ce moment à l’esprit se révélait être exact, elle s’apprêtait à recevoir un énorme coup de massue.

Markus affichait un air triste et fermé. Il se redressa et s’assit au bord du lit. Andrea aperçut son propre reflet dans le miroir de l’armoire et vit une femme mal coiffée, le visage pâle et déformé par l’anxiété. Elle vit des rides. Elle vit une vieille femme. D’une voix chevrotante qu’elle exécra, elle formula son pressentiment:

– C’est elle? C’est à cause d’elle que tu te rends si malade ?

Markus la regarda avec des yeux humides et brillants. C’était un regard approbateur.

La massue s’abattit et lui coupa le souffle. Elle se tordit en deux et gémit.

– Oh non, c’est pas vrai! Dis-moi que ce n’est pas vrai !

À la vision de son mari serré contre ce corps si parfait, si jeune, si injustement ferme, elle courut aux toilettes vomir son petit déjeuner, avant de s’écrouler à genoux. Deux filets de larmes traçaient à peine ses joues, alors qu’elle aurait voulu pleurer hystériquement, hurler, le frapper même, pour lui montrer combien elle souffrait. Mais au contraire, son désespoir l’anéantissait.

Lui aussi pleurait, immobile et dépité. Avouer sa faiblesse le libérait d’un poids pour lui en imposer un autre: la culpabilité honteuse du traître. Pour remercier la mère de ses enfants de douze ans de délité et de loyauté, il lui infligeait l’humiliation ultime que toutes les femmes redoutent; il s’amourachait d’un corps plus jeune.

Bel effort.

Andrea se gicla de l’eau sur le visage en priant pour sortir de ce cauchemar et se réveiller aux côtés de son mari endormi. Elle se promit de rester digne quoi qu’il arrive. Calmée, presque sereine, elle se coiffa minutieusement et attacha ses cheveux. Avant de retourner dans l’arène, elle s’assura que ses enfants étaient bien absorbés par leur monde de cartoon, qu’ils naviguaient bien loin de ce qui se tramait là-haut, chez les adultes.

Elle se dressa devant Markus, aussi fragile que déterminée. Elle voulait savoir. Pourquoi? Comment cela avait-il commencé? Combien de temps? Combien de fois? Elle voulait connaître les moindres détails. Etait-ce de sa faute? Ne la désirait-il plus?

Même si chaque détail s’apparentait à un coup de poignard, l’ignorance lui paraissait bien plus cruelle.

Il se vidait complètement. Il pleurait et pleurait, comme s’il en avait besoin depuis des siècles. Une armoire à glace en miettes.

– Nous ne l’avons pas cherché, c’est venu tout seul. Il disait «nous», le mufle.
C’était encore pire qu’elle ne l’imaginait. Il ressentait vraiment quelque chose pour cette fille, cette gamine qu’elle avait accueillie à bras ouverts sous son toit. Andrea sentit deux mains virtuelles planter leurs ongles dans son cœur et le lacérer.

Elle s’assit au bord du lit en lui tournant le dos. Ses yeux baissés tombèrent sur le bourrelet de sa taille, sur ses cuisses écrasées par son poids, sur la veine gonflée qui courait le long de son mollet. Elle poussa le masochisme jusqu’à se représenter le corps svelte et tonique de Lola, jusqu’à s’imaginer les mains de son mari le parcourir avec volupté. La jalousie lui retournait les tripes.

– Alors vous couchiez ensemble lorsque j’emmenais les gosses à la piscine? À chaque fois que vous partiez tous les deux c’était pour que tu lui fasses l’amour?

Il s’insurgea faiblement.

– C’est une gamine Markus! Tu es immonde! Tu as baisé une gamine de dix-sept ans! Il haussa la voix.

– Nous n’avons pas couché ensemble! Jamais! C’en était trop. Il était lâche en plus. Elle explosa.

– Tu te moques de moi! Tu ne te mettrais pas dans des états pareils s’il n’y avait rien eu entre vous!

Le regard dans le vide, perdu dans ses pensées, il répéta doucement.

– Nous n’avons pas couché ensemble…

Incrédule, elle le dévisagea pour déceler un mensonge. Tomber éperdument amoureux d’une femme que l’on n’a jamais touchée n’existe plus. À notre époque, les hommes ont des maîtresses avec lesquelles ils s’envoient en l’air. Mais là elle nageait en pleine fiction du XVIIIe siècle, dans laquelle son mari prétendait jouer le rôle de Cécile de Volanges au lieu du Comte de Valmont…

Elle ne savait plus que croire. Après quelques secondes de silence, il susurra:

– Justement…

Andrea était désemparée. Sa vie, qu’elle croyait maîtriser, lui glissait entre les doigts.

– … j’en crève, dit-il doucement.

 

* * *

 

1.

Huit ans plus tard, en juin

Neuchâtel, Suisse

 

Emilie posa son lourd sac de voyage dans un coin de la cuisine. Elle vint s’attabler face à Eric en se frottant l’endroit où la lanière lui avait meurtri la peau. Elle avait noué ses cheveux en une queue-de-cheval haute pour se donner un air déterminé. C’était vendredi soir. Il avait déjà attaqué la charcuterie et se coupait un morceau de pain. Il faisait encore chaud, l’été était caniculaire.

Elle prit une profonde inspiration pour calmer son pouls qui martelait ses tempes.

– Je pars.

Elle attendait la réaction d’Eric en serrant les dents.

– Tu passes le week-end chez tes parents?

– Non, je pars. En Allemagne.

Et elle ajouta, a n que tout soit clair:

– … pour une période indéterminée.

Il leva le nez de son assiette pour voir si elle blaguait, mais elle affichait une mine triste et anxieuse. Il lâcha tout, se recula sur sa chaise et la regarda plus attentivement. La gorge nouée, il demanda pourquoi.

Comme s’il ne l’avait pas vu venir, pensa-t-elle.

Elle lui répondit qu’on cherchait une personne francophone dans la maison-mère de son agence, à Berlin. Elle commençait mardi.

Il fronça les sourcils et répéta son «pourquoi» de la même façon que s’il s’adressait à une malentendante. Il s’exclama :

– Je vois ma vie avec toi, moi!

Elle gardait les yeux rivés sur ses propres mains déchiquetant un bout de papier.

– Qu’est-ce que j’ai fait? Tu n’es pas heureuse avec moi ?

Que pouvait-il faire de plus? Elle n’avait qu’à le lui dire et il le ferait. Pourquoi partir si vite? Avec un peu de temps, tout s’arrangerait, il en était sûr. Une multitude de questions s’emmêlaient dans sa tête. Il se sentait pris dans des sables mouvants.

Elle avait beau lui dire qu’elle avait déjà voulu rompre auparavant, il ne voulait rien entendre.

– Ce n’était qu’une mauvaise passe! La preuve c’est qu’ensuite tout est allé pour le mieux entre nous!

Il n’avait apparemment pas l’intention d’essayer de comprendre, ni de rendre les choses faciles. Emilie opta pour un ton dur, sans appel.

– Pour toi peut-être. Mais pour moi rien n’a changé. Si je suis revenue vers toi, c’est parce que tu m’y as forcée! Tu n’as pas cessé de me téléphoner en pleurant, de te plaindre à mes amis et à mes parents. Tu as même menacé de te jeter du haut d’un pont!

– Mais je t’aimais! Et je t’aime encore cent fois plus aujourd’hui! Emilie, ne me laisse pas!

Il vint s’agenouiller devant elle et enfouit son visage contre son ventre. Elle avait prévu que ce serait difficile. Qu’il ne l’accepterait pas. Il préférait qu’elle reste avec lui par pitié, plutôt qu’elle ne le quitte. Comment pouvait-on tomber aussi bas par amour? Elle l’avait pour- tant trouvé si beau le soir précédent, ses cheveux noirs fraîchement douchés surlignant ses yeux émeraude braqués sur elle pendant qu’elle triait ses affaires… elle avait eu envie de lui. Mais maintenant, à le voir ainsi rampant sur le sol, le reste de respect qu’elle éprouvait pour lui disparut.

Eric se leva brusquement et rugit sa colère.

– C’est dégueulasse ! Tu me fais espérer depuis quatre ans! Tu m’as fait perdre mon temps!
Elle ne voulait pas entendre ça, assister à son autodestruction, à l’anéantissement de leur histoire. Elle voulait garder les bons souvenirs. Elle alla enfiler sa veste.

– Non, attends! Dis-moi au moins pourquoi? Il doit bien y avoir une raison!

Il attendait qu’elle lui énumère une liste de reproches. Elle se contenta de dire qu’elle cherchait autre chose. Comme s’il s’attendait à cette réponse, il sortit de ses gonds et s’agita dans tous les sens.

– Autre chose? Ça veut dire quoi, autre chose? Bon sang, tu ne sais même pas toi-même ce que tu cherches !

Je pensais que ça t’avait passé! Tu regardes trop de films, arrête de vivre dans un roman! J’ai toujours su que tu attendais quelque chose que je ne pouvais pas te donner.

Eric la sentait déjà ailleurs, dans une nouvelle vie où il n’avait plus sa place. Sa colère céda à la panique.

– Mais… qu’est-ce que je vais faire sans toi? Je veux t’épouser, avoir des enfants avec toi, je veux passer ma vie avec toi…

Elle prit son sac et partit.

Ce ne fut qu’une fois assise dans le silence de sa voiture qu’elle réalisa ce qu’elle venait de faire. Elle se retrouvait avec les mêmes espoirs qu’à ses vingt ans, quelques désillusions en plus. Un découragement et une tristesse intense l’envahirent.

Puis elle se calma et se sentit légère. Les yeux rougis mais apaisée, elle prit la route pour se rendre chez son amie Sandra.

Un thé à la main, les deux amies étaient assises sur un canapé moelleux. L’ameublement et la décoration respiraient le moderne et le feng-shui. Quelques objets improbables ramenés de lointains horizons ornaient les étagères. La tignasse dorée et très frisée de l’hôtesse évoquait pour Emilie une fée de son enfance. Mais comme le tailleur strict était sa tenue quotidienne en lieu et place de la robe bouffante, la comparaison s’arrêtait là. Sandra entra dans le vif du sujet sans détours.

– Tu te rappelles dans quelles circonstances tu as commencé à sortir avec lui? Tu voulais te fixer. Et quand tu as fait sa connaissance, tu m’as dit: «Il correspond aux critères d’une relation stable».

Sandra rit de l’expression effarée de son amie.

– Tu as raison. J’ai appris à l’aimer en sortant avec lui. Je l’ai introduit dans ma vie le plus vite possible. Un mois après notre rencontre, ma famille et tous mes amis le connaissaient.

– … et tu as tout de suite emménagé chez lui.

– C’est vrai. Mais ça aurait pu marcher. C’était un coup de poker.

Emilie et Sandra se regardèrent pensives, se projetant quelques années en arrière.

– Mais quatre ans pour réaliser que mon couple ne tient pas la route, c’est un peu long. Je ne voulais pas me remettre en question parce que je voulais que tout reste simple.

– … alors que plus on attend et plus il y a de dégâts.

Emilie soupira, désolée pour Eric. Il s’en remettra

Avec lui, elle n’avait jamais ressenti la plénitude de quelqu’un qui est arrivé à bon port, qui a trouvé son petit coin de paradis. Elle n’avait cessé de se demander si c’était bien lui, si leur relation ne pouvait pas être plus intense, si elle l’aimait vraiment, si, si et si. Des questions sans réponses, qui la laissaient frustrée et déboussolée.

Il lui semblait que si elle trouvait le bon partenaire, elle ne se poserait plus toutes ces questions. Elle serait heureuse, tout simplement.

Emilie réalisa qu’elle allait être encore plus seule en Allemagne, loin de ses proches, de ses amis et de ses repères. La panique grandit en elle, jusqu’à ce qu’elle se rappelle que c’était justement ce qu’elle recherchait: fréquenter d’autres personnes, découvrir une autre culture, une autre ville. On presse «reset» et on recommence.

– Tu trouveras peut-être ton âme sœur chez les Allemands !

Emilie scruta le regard de son amie pour déceler de l’ironie. Elle ne vit qu’un regard affectueux et bienveillant. Sandra comprit qu’elle venait de réveiller un sujet délicat.

– Tu n’as toujours pas oublié, hein?
Emilie ne répondit rien. Ses joues s’empourprèrent.

Néanmoins Sandra ne lâcha pas le morceau.

– Tu ne vas certainement pas aimer ce que je vais te demander, mais ne crois-tu pas que tu idéalises ce futur partenaire? En rapport à… tu vois qui.

Cela faisait des années qu’elles n’avaient plus abordé le sujet. Implicitement, c’était devenu un tabou.
Bien sûr qu’Emilie y pensait encore. D’autant plus qu’à l’aube de sa liberté retrouvée, elle voulait éprouver à nouveau LA flamme.

Devant l’embarras silencieux d’Emilie, Sandra finit par changer de sujet.

 

Trois jours plus tard, après avoir dit au revoir à sa famille, Emilie retourna à l’appartement. En examinant les meubles d’Eric, la décoration stérile et l’absence de photos, elle réalisa qu’elle n’y avait pas apporté une once d’elle-même. Comme si elle n’avait jamais eu l’intention d’y rester.

Au fond d’une armoire, elle découvrit un carton poussiéreux scellé par un vieux sparadrap jauni. Elle se rappela l’avoir apporté lors de son emménagement. Il se trouvait déjà dans le fond de l’armoire de son ancienne chambre à coucher, chez ses parents. Il y avait six ou sept ans qu’elle l’avait fermé avec rage pour ne plus jamais l’ouvrir.

La boîte sous le bras, un sac d’habits à la main, elle se détourna pour contempler une dernière fois cet appartement où elle avait vécu des années sans y laisser aucune trace.

Satanés bouchons. Déjà qu’il y avait dix heures de route, le trajet n’allait pas être une partie de plaisir. Accoudée à la fenêtre, Emilie se demandait ce qui lui avait pris d’accepter cette offre. Ce qu’elle n’avait dit à personne, c’est qu’on lui en offrait également une à Zurich, et de surcroît, mieux payée. Elle avait eu le choix, mais elle n’avait pas hésité. Elle était attirée par l’Allemagne.

Même si autrefois elle s’était juré de ne jamais y retourner.

Peut-être qu’Eric et Sandra avaient raison, peut-être qu’elle se faisait des illusions et se gâchait la vie à ne pas se contenter de ce qu’elle avait. Mais au moins elle aurait essayé. Elle était certaine d’une chose: à vingt- cinq ans, elle était trop jeune pour être résignée.

Elle arriva à Berlin tard dans la nuit pour découvrir avec enchantement son nouvel appartement, un deux pièces et demie spacieux. La lueur de la lune pénétrait par les larges fenêtres pour se refléter sur un parquet clair et des murs fraîchement repeints. Il n’y avait que quelques meubles et le strict nécessaire. C’était tout ce dont elle avait besoin pour un nouveau départ.

Au petit matin, Emilie fut réveillée par le camion à ordures qui vidait bruyamment les containers devant l’immeuble. Good morning Berlin!

Elle s’aspergea le visage puis considéra son reflet.

Seule. Je suis seule. Sans amoureux, sans amis et sans famille dans une ville de trois millions d’habitants. Quel sentiment curieux quand on a grandi dans un petit village et qu’on a été entouré toute sa vie.

Elle consacra la matinée à ranger ses affaires, puis elle fit un grand tour avec un bus «sightseeing» pour apprivoiser sa nouvelle ville. Les terrasses étaient bondées, il faisait chaud, l’été était encore plus assommant en ville. Elle prit beaucoup de plaisir à errer sans but, à visiter tout et n’importe quoi au gré du hasard, à son rythme.

Au cours de la journée, elle reçut un appel de son supérieur hiérarchique, qui lui souhaita la bienvenue. Il avait une voix grave, un peu rauque, et fit quelques remarques qui laissaient supposer qu’il avait un certain sens de l’humour. Le niveau d’allemand d’Emilie ayant grand besoin d’être rafraîchi, elle ne comprit pas un traître mot et se borna à rire poliment.

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