Entretien avec Sébastien Devrient
Auteur d’IMMpact , nouveauté de la rentrée 2023 des Éditions Plaisir de lire
Qui êtes-vous Sébastien Devrient ?
Je m’appelle Seb Devrient, j’ai 50 ans, je suis marié, j’ai 2 enfants. J’habite Vevey. J’ai grandi dans une ferme en Bourgogne. Je suis réalisateur et guide de montagne. J’ai réalisé une trentaine de film entre le Népal, le Pakistan, l’Arctique, ou encore le Groenland. En ce moment je travaille sur un projet d’expédition, en Oman. Une exploration en plongée dans des réseaux souterrains d’eau douce circulant sous la surface du désert.
Je suis de nature curieuse et curieux de la nature. Je m’émerveille devant elle. Elle me confronte à moi-même. Je cherche constamment à mieux m’y adapter. Elle m’enseigne. J’apprends. Elle agit, je m’adapte. Elle m’offre chaque jour plus de liberté. Si j’aime le silence, je ne suis cependant pas un taiseux. Et si j’aime la solitude, je ne suis pas un reclus. J’aime les autres, j’aime transmettre, communiquer et apprendre. C’est probablement un mélange de tout ça qui a fait de moi un guide de montagne et un réalisateur de documentaires.
Pourquoi avez-vous écrit ce livre IMMpact ?
J’avais l’ambition d’écrire un jour le scénario d’un film de fiction mettant en scène l’actrice Carole Déchanter qui se trouve être aussi ma femme. Or, en 2007, je me suis retrouvé cloué au lit pendant deux mois, suite à un accident survenu sur l’Annapurna, dans l’Himalaya népalais. J’en ai profité pour me mettre à écrire ce scénario qui s’est progressivement mué en roman.
Mon roman tourne autour de l’idée que ce qu’on appelle vérité pourrait n’être que le point de vue de la majorité. Et si la vérité n’était que l’opinion de la majorité, un tacite consensus ? La vérité comme valeur démocratiquement choisie.
Le pitch de votre livre pour convaincre un ami de lire votre roman en quatre lignes seulement ou quelques mots ?
En visionnant des bobines super 8, retrouvées dans un cratère d’astéroïde au nord de la Sibérie, Liza Andrée découvre un homme qui se filme sporadiquement durant son périple en direction de l’Arctique. Au fils des jours l’homme y paraît de plus en plus incohérent, comme paranoïaque. Liza décide de partir sur ces traces, accompagnée par une petite équipe de tournage. Ils partent à trois pour cette expédition, ils ne rentreront qu’à deux.
Quels sont les personnages de votre roman que vous avez rencontré dans la vraie vie ?
Liza Andrée, bien entendu, puisqu’elle n’est autre que ma femme Carole Élisabeth Andrée Dechantre… Liza Andrée…
Frère Gerald m’a été inspiré par l’histoire vraie de mon ami Gérald, moine pendant une quinzaine d’années, puis défroqué pour épouser la femme de sa vie. Il est aujourd’hui, hélas, décédé.
Pieter mon ami de longue date qui m’a aidé à organiser les pièces de ce puzzle.
L’endroit ultime que vous décrivez dans le roman ou a eu lieu ladite disparition est-il l’endroit où vous êtes allé dans la vraie vie ?
Je ne suis pas encore allé dans la presqu’île du Taïmyr mais je compte faire ce périple. En revanche je suis allé au « Meteor Crater » en Arizona le décor du dénouement.
Vous avez choisi une forme très originale pour reconstituer l’enquête, via des fragments épars. Pourquoi ce choix ?
Le choix de fragmenter la narration en différents éléments d’informations me semble donner plus de vérité au texte, or la vérité est le nerf de cette histoire. Le lecteur se retrouve libre de faire lui-même ses propres déductions, devenant du coup un enquêteur.
Une phase de votre roman qui compte pour vous, que vous aimeriez que le lecteur n’oublie pas ?
« Plus il y a de monde qui croit en une même chose, plus cette chose existe. »