Cornélia de Preux, auteure de L’Aquarium et du Chant du biloba, s’est prêtée au jeu de l’interview pour notre site internet. Découvrez un peu l’auteure et son univers littéraire au travers de quatre questions…
1) Cornélia de Preux, présentez-vous en quelques lignes pour les lecteurs du site de Plaisir de Lire
Je suis née à Vienne en Autriche et j’ai grandi à la montagne, en Valais. On parlait l’allemand à la maison mais j’ai suivi ma scolarité en français. Ces deux langues, ces deux mondes se côtoient donc étroitement en moi. Professionnellement aussi d’ailleurs. En tant que journaliste environnementaliste et traductrice, je collabore notamment avec l’Office fédéral de l’environnement où ma fonction principale est de jeter des ponts entre la Suisse romande et la Suisse alémanique. Dans le Chant du biloba, je retourne à mes racines « germanophones », à des souvenirs d’enfance, aux nombreux séjours passés en compagnie de mes grands-mères. Mais il y est également question d’autres cultures et des fossés qui parfois les séparent. Mes personnages ont un passé tortueux. Ce sont ce genre de destins particuliers qui font l’Europe d’aujourd’hui tout en tissant l’histoire avec un grand H.
2) Comment êtes-vous venue à l’écriture? Est-ce pour vous une passion de toujours ou une découverte plus récente?
J’écris depuis toujours, mais de manière plus intense depuis une quinzaine d’années. Avant, c’était mon jardin secret. Jamais, alors, je n’aurais pensé un jour publier. Être auteur, c’était « sacré », hors de portée. Un jour, pourtant, j’ai décidé de prendre cette passion, cette nécessité, au sérieux et je me suis mise à suivre des ateliers d’écriture. Les plages d’écriture sont alors devenues de plus en plus importantes dans mon quotidien. Avec le temps, j’ai pris confiance et j’ai eu envie de partager mes écrits. J’ai commencé par des petites nouvelles, une page, deux pages, trois, cinq, dix. Plusieurs d’entre elles ont paru dans des journaux ou des recueils collectifs. Puis, je me suis lancée dans des fictions de plus longue haleine. Cela demande de l’élan mais c’est fabuleux de vivre plusieurs mois, plusieurs années, avec des personnages qu’on a créés. C’est comme si on avait une seconde famille, une seconde vie.
3) Le Chant du Biloba est votre deuxième roman, une histoire bien différente de celle de l’Aquarium. Comment-vous viennent vos idées?
Mes idées me viennent de ce que je vois, de ce que j’entends, de ce que je lis, de ce que je vis. Pour L’Aquarium, c’est un fait divers qui m’a inspirée. C’était un événement terrible que j’ai essayé de comprendre en le réinventant. Pour Le Chant du biloba, je suis partie d’une petite dépêche lue dans un magazine: celle d’une adolescente ayant enlevé sa grand-mère parce qu’elle ne supportait pas de la voir être malheureuse dans un home. Et me voilà sur la route, en voyage avec les deux fugueuses, me laissant porter au gré des lieux traversés et des personnages rencontrés. Mes fictions se nourrissent autant de la fantaisie que du réel. Il s’agit ensuite de bien doser pour faire prendre la mayonnaise. J’essaie de garder les yeux ouverts, les oreilles aussi, bref tous mes sens en éveil. Partout, tout le temps, il se passe des choses passionnantes qu’on peut intégrer à un roman d’une façon ou d’une autre.
4) Cornélia de Preux, pouvez-vous faire une photo d’un lieu, scène ou objet qui se rapporterait à votre roman, directement ou indirectement, et expliquer au lecteur, sans nous dévoiler trop de l’histoire, son lien avec le roman…
J’aurais pu immortaliser une table de goûter, un kougelhopf ou un strudel aux pommes. On mange beaucoup dans cette histoire. Mais je ne saurais quel menu choisir… Alors, j’opte pour les petits carnets de Gretel, une des protagonistes du Chant du biloba. Gretel est une très vieille dame. Elle possède une mémoire fabuleuse, mais elle est très inquiète de la perdre. Pour ne pas oublier, pour ancrer, pour fixer, et peut-être retrouver une fois ce qu’elle a vécu, elle remplit donc, au fil du temps, des petits carnets qu’elle garde précieusement. Dans l’un, elle consigne par exemple les opéras auxquels elle a assisté, dans un autre les rêves qu’elle fait, dans un troisième, elle décortique sa relation avec sa sœur jumelle Alice.
Le lancement officiel du Chant du Biloba aura lieu le mercredi 20 avril dès 19 heures à la Bibliothèque de la Sallaz, mais l’auteure vous convie également à un goûter-lecture le dimanche 17 avril à 16h30 au Centre Val Paisible (Chemin du Point-du-jour, 12), à Lausanne…