Description
Dans une petite ville jamais nommée, on monte, on descend, on trébuche sur les pavés de porphyre. On se croise ou on ne se croise pas au Ricovero dei poeti, un petit café sans cachet, tenu par une gérante qui voit tout, entend tout, parle peu mais inscrit chaque soir, à l’aide d’un crayon bien taillé, les histoires qui habitent le quartier.
Parmi les habitués, on trouve Giano, talentueux raté, qui tient le courrier des lecteurs pour un magazine féminin; Abel, le professeur à la mémoire fantastique, mais encombrée de citations; Claudio, le gentil libraire un peu paumé; Spartaco, grand amateur de poitrines féminines; Mari Ann, anorexique, fugueuse et voleuse de livres; sans compter Cosimo…
Trouveront-ils des réponses à leurs questions? Qui sait? Ils répondront peut-être aux nôtres…
Traduction de Lacrima (Casagrande, 2003) par Danielle Bezonelli
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Ricovero dei poeti. Un refuge sur l’une des collines où se déploie la ville, pas loin de la cathédrale, après un magasin plein de pacotille pour touristes, avant la boutique d’objets de culte Bianconi et ses taberna- cles en vitrine.
Ricovero dei poeti, à mi-chemin entre les rues piétonnes du centre et la gare, dans l’enchevêtrement des ruelles en pente et mal pavées de la vieille ville, là où les escaliers cassent les genoux et coupent le souffle. Plus simplement le Poeti, avec vue sur les tuiles moisies des toits, les lucarnes, les gouttières pleines de fiente de pigeon, les mansardes, brûlantes l’été et glaciales à partir d’octobre.
«J’en finirais bien comme on achève une bête aux jambes rongées par la gangrène, un coup, un seul, bang! Cervelle brûlée. Je ne supporte plus ces cou- chers de soleil aveuglants comme le jaune orangé de l’œuf qui me prennent pour cible, nom d’un chien! J’en finirais bien avec cet été qui ne veut pas finir, à coups de pied au cul, si c’était possible.»
Claudio entre au Poeti, pull bleu foncé sur les épaules, déformé par l’usage et la mauvaise habitude de le laisser suspendu des jours et des jours dans la buanderie après avoir fait la lessive. Claudio s’attache aux objets mais il ne leur porte guère d’égards. « La vie n’en a pas envers moi...», dit-il. Ce n’est pas un hasard si aujourd’hui il a jeté le pull bleu sur ses épaules avant de sortir de chez lui pour aller au travail. Il a besoin d’une présence affectueuse, ce pull est une sorte de talisman.
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